Chronique: LE CREPUSCULE ET L’AUBE – Ken Follett

Date de parution: 17.09.2020
Nombre de pages: 850
Edition: Robert Laffont

Résumé

En l’an 997, à la fin du haut Moyen Âge, les Anglais font face à des attaques de Vikings qui menacent d’envahir le pays. En l’absence d’un État de droit, c’est le règne du chaos.
Dans cette période tumultueuse, s’entrecroisent les destins de trois personnages. Le jeune Edgar, constructeur de bateaux, voit sa vie basculer quand sa maison est détruite au cours d’un raid viking. Ragna, jeune noble normande insoumise, épouse par amour l’Anglais Wilwulf, mais les coutumes de son pays d’adoption sont scandaleusement différentes des siennes. Aldred, moine idéaliste, rêve de transformer sa modeste abbaye en un centre d’érudition de renommée mondiale. Chacun d’eux s’opposera au péril de sa vie à l’évêque Wynstan, prêt à tout pour accroître sa richesse et renforcer sa domination.

Mon avis

C’était une première pour moi!  Je lis du roman historique, mais plus récent (2nd G.M) et c’est donc dans l’inconnu le plus total que je me plongeais dans le Moyen-Âge et que dire … A part que cet auteur tient bien de sa réputation ! 

Nous sommes plongé en 997 dans l’histoire de 3 personnages de statut différent: une noble du nom de Ragna, une femme forte et intelligente qui souhaite prendre part à la gouvernance de son futur mari, un moine qui assiste et un maçon, Edgar, qui va (avec sa famille) tout perdre suite à l’attaque des Vikings. Ces 3 destins vont être liés d’une drôle de façon, et durant les 850 pages, nous allons les voir évoluer, réfléchir ensemble pour améliorer le monde, les traditions et déjouer les plans des mauvaises gens. 

C’est une révélation pour moi. Kent Follett nous dépeint une société emprise à la monarchie, à l’esclavage, aux moeurs profondément ancrées, à la religion qui se soumet aux volontés du roi plutôt que du Dieu , la corruption, la vengeance … Des ingrédients qui font une histoire captivante.

J’ai adoré suivre ces personnages captivants et remplis d’intelligence, de voir à quel point les femmes devaient se battre pour être entendu, l’injustice qu’elles subissaient et les affronts qu’elles se faisaient entre elles ! La débrouillardise du petit peuple, dont la moitié est corrompu ou effrayé par les monarques et les autres qui brillent par leur intelligence … Tout est bien pensé, bien pesé, il n’y a pas de demie mesure. 

Seul petit bémol: durant les 600 premières pages, nous sommes sur un temps court: 997 – 1000 et pour les 250 dernières, nous avons beaucoup de bons dans le temps allant jusqu’à 6 mois, pour arriver en l’an 1007. C’est un roman d’ambiance, très sincèrement, donc il y aura quelques longueurs, mais elles sont balayées par la richesse du récit.

En lisant cette ouvrage, j’en suis même venue à penser que certains comportements de l’époque … N’avaient pas évolué au fil des siècles. 

Chronique: OUVRE LES YEUX – Matteo Righetto

Date de parution: 18.04.2019
Nombre de pages: 142
Edition: Point

Résumé

Après des années d’amour, puis de conflits, Luigi et Francesca se retrouvent dans le site somptueux des Dolomites pour une ascension qui est aussi un voyage dans le temps et une marche vers l’apaisement. Ce n’est pas le hasard qui a mené les anciens amants dans cet univers majestueux qui les libère enfin de l’agitation futile de Milan et de l’habitude de faire semblant d’être heureux : ils sont portés par un devoir impérieux, poussés par une voix qui refuse de n’être que celle du passé, par une promesse qui les unit malgré eux. La narration pudique et sobre de Matteo Righetto s’attache à restituer les moments précis où la vie bascule, qu’il s’agisse d’une rencontre ou d’un drame indicible, et les moments précieux liés aux plaisirs les plus simples. Ballade pour un amour défunt, Ouvre les yeux est aussi un roman sur l’intimité miraculeusement retrouvée.

Mon avis

Il y a des histoires qui ont été écrites juste pour raconter un moment de vie. Et ce court récit de 140 pages en est la preuve. 

Nous suivons un ex-couple qui se retrouve pour faire l’ascension du Latemar, dans le but de se libérer d’un poids que la vie leur a laissé. 

C’est une histoire constructive, écrite de manière poétique, philosophique, qui nous parle de joie, de chagrin, d’acceptation, du deuil et de la reconstruction. Chaque être le vie d’une façon différente, et pour ces 2 âmes, se retrouver leur apportera la paix intérieure au milieu du calme et de la grandeur des montagnes. 

Un tout petit avis, pour un tout petit récit, mais pas besoin d’en dire plus quand la justesse se trouve en quelques lignes. 

Chronique: SANCHEZ UN CONTE DE NOEL – Anonyme

Date de parution: 2015
Nombre de pages: 106
Edition: Sonatine Ebook

Résumé

Pour un noël pas comme les autres, rejoignez Sanchez et retrouvez l’univers déjanté de la saga du « Livre sans nom ».

Mon avis

Que c’est bon de retrouver ses racines ! 😎 surtout avec pour personnage principal, Mister Sanchez Garcia, notre barman grassouillet simplet favoris ! 

Nous sommes veille de Noël, et Sanchez se fait visiter dans ses rêves par la Dame mystique (une demie voyante dont les prédictions sont foireuses) qui va le prévenir qu’il perdra Flake, sa bien aimée, si il ne change pas. Trois etres lui rendront visite: le noël passé, présent et futur … 

Il va se rendre à la soirée d’entreprise de Flake, et comme à son habitude, va penser qu’à son nombril jusqu’au moment où un gang d’italiens débarquent, prend en otage l’assemblée et souhaite descendre le Mini Tim pour une histoire de succession. 

Breeeeef, j’étais ravie de me replonger dans cet univers complètement cocasse, ou l’on retrouve des personnages emblématiques de la saga du Bourbon kid, quelques allusions au passé des personnages, et surtout … Une bonne dose d’humour noir, de Pipi/caca et d’amour ! 

Que dire de plus à part foncez ! C’est un tome annexe à la série, il est dispo uniquement au format numérique au prix de 3€, et vous allez passer 2h de lecture explosive ! 

Il est plutôt recommandé d’avoir lu au moins les 3 premiers tomes de la série … Car l’allusion final est mythique 😎

Chronique: SI BELLE SYBILLE – Valentine Lalande

Date de parution: Octobre 2020
Nombre de pages: 355
Edition: Hugo New Way

Résumé

Sybille se trouve moche, fade, inintéressante. Elle rase les murs du lycée pour ne pas se faire remarquer. Chaque jour, elle tente de sourire à son reflet dans le miroir, mais lorsque sonne sa première heure de cours, elle remet son masque d’adolescente solitaire ignorée par ses camarades. En secret, elle observe Soren, le type du dernier rang qui passe ses journées à griffonner sur un carnet.
Lorsque leur professeur de Littérature les soumet à un exercice d’écriture en binôme, elle espère bien tomber sur celui qui l’envoûte depuis le collège.
Malheureusement, le sort en décide autrement. Et c’est la pétillante Sofia, sa meilleure amie aussi généreuse en formes que de caractère, qui tombe sur Soren. La banale Sybille se retrouve à devoir travailler avec Samuel, qui décroche de loin la palme du pire crétin de la classe. Arrogant, imbu de lui-même et redoublant pour la deuxième fois… L’exercice littéraire risque de ne pas être une partie de plaisir.
À moins que… Et si Samuel l’aidait à prendre confiance en elle et à faire craquer le mystérieux Soren ?

Mon avis

Encore un Young Adult ? De la collection New Way ? Oui m’sieur dames ! Et le titre du jour traite de l’acceptation de soi, du harcèlement, du bodypositive … 

On se trouve plongé dans ce récit à plusieurs voix, mais surtout dans l’histoire de Sybille, jeune fille passe-partout qui ne souhaite pas se faire remarquer contrairement à sa meilleure amie Sofia. Elle est amoureuse de Soren, ce jeune homme mystérieux qui passe son temps à griffonner dans son carnet et elle est prise à parti avec Sofia par le gang de Lou et Samuel. 

Pour un devoir de littérature, leur prof les met par binôme, et chacun devra écrire un texte sur l’autre. Sybille tombe avec son ennemi redoutable Samuel et Sofia avec Soren … Samuel voit bien que Sybille craque sur Soren et lui propose son aide pour « changer » et attirer sa convoitise … Que se passera-t-il ? 🙄

C’était beau, et ça a réveillé certains souvenirs de mon adolescence. J’ai adoré le fait que ce récit regroupe plusieurs voix: celle de Sybille, Sofia, Soren, Lou, Samuel … Qu’on en apprenne d’avantage sur eux, leur vie, ce qui les anime et les a construit. On arrive à parfaitement se projeter dans leur destin, on en veut encore plus à chaque page que l’on tourne, 

Alors oui, il y a comme d’habitude des clichés,  une certaine romance prédominante, comme dans notre adolescence vous allez retrouver des situations similaires … Mais le message prodigué par l’autrice est doux et fabuleux. Doux, car il est amené de manière subtile, au travers de personnages attachants et fabuleux car il amène la jeunesse à s’allier pour vaincre l’adversité et ne plus se laisser faire, et surtout la notion de respect. 

Le respect de soi, le respect des autres. Faire attention à celui qui se préoccupe de ton bonheur et laisser celui qui n’agit que dans le but de se servir gracieusement. 

Ce récit nous permet, à sa lecture, de faire une rétrospective de nos vies, de faire un bilan à l’instant T où on le lit, de voir comment on a évolué, si nous nous sommes amélioré, si il y a encore du travail à faire … Et en faites, tout au long de notre vie, nous devrons travailler de la meilleure façon qu’il soit pour s’améliorer et rendre notre vie plus belle.

Chronique: SADIE – Courtney Summers

Date de parution: 330
Nombre de pages: 02.05.2019
Edition: La martinière

Résumé

Sadie, 19 ans, s’est volatilisée. Pour West McCray, journaliste à New York, il s’agit d’une banale disparition. Mais quand il découvre que sa petite soeur, Mattie, a été tuée un an auparavant et que sa mère a elle aussi disparu, sa curiosité est éveillée. West se lance alors à la recherche de Sadie et les témoignages qu’il recueille vont alimenter sa série de podcasts…
Sadie, elle, n’a jamais pensé que son histoire deviendrait le sujet d’une chronique à succès. Elle ne désire qu’une chose : trouver l’homme qui a tué sa soeur.
Qui est réellement cet homme ? Comment est-il entré dans la vie de Mattie ? Tandis que Sadie remonte la piste du tueur, West remonte celle de Sadie. Et se dessine, progressivement, la figure d’un homme – d’un monstre ! – qui pourrait bien frapper à nouveau…
West retrouvera-t-il Sadie à temps ?

Mon avis

Vous connaissez ces livres qui remportent un succès fou auprès du plus grand nombre et qui pour une micro part des lecteurs est une déception ? Ce livre en fait malheureusement parti.

Sadie, 19 ans, a disparu depuis plusieurs semaines. West McCray pense que c’est une fugue sauf que certains éléments l’intrigue: sa soeur Mattie est décédée à l’âge de 13 ans un an appart avant et sa mère a disparu de la circulation également … Ce journaliste va se lancer en quête de Sadie, et résumé les avancés de son travail au travers d’un podcast.

Le résumé était alléchant, l’idée d’entremêler le récit de Sadie et le podcast du journaliste était hyper bien pensée … Mais, c’est resté basique et trop répétitif. Sadie narrait son « voyage » pour retrouver le tueur de sa soeur et McCray retranscrivait les faits et gestes de Sadie, interviewait ceux/celles qu’elle avait rencontré; alors qu’on le savait déjà. Et lorsque nous arrivons à la fin … C’était juste décevant, pas fini, bâclé. (Attention, ce n’est que mon impression !)

On ressent bien tout de même le mal-être de Sadie, la peine qui l’anime, son handicap, son passé trouble, ses rencontres plus qu’étranges et malsaines … L’ambiance sombre et décalé promise est là. Ce n’est pas la question. Je trouve ça dommage d’avoir vu passer autant de clichés, autant de similarité avec d’autres ouvrages: on a l’habitude du personnage torturé, qui n’a pas de père, ou un substitue de père malveillant qui embête maman … J’en attendais plus, trop peut-être.

Nous sommes dans un policier jeunesse … Malheureusement, il a fait écho en moi comme ces histoires true crime, ses disparitions réelles non résolues, alors que nous sommes sur de la fiction pure. On nous promet une fin dans le résumé, qui pourrait se solder sur le retour de Sadie … Mais non. On pose le truc là, comme ça, et démerde toi avec ça ! Que dire de plus ? Il manquait quelques ingrédients pour sortir de la banalité et hisser cet écrit un peu plus haut. 

Chronique: C’EST L’INSTANT OU JE T’AI AIME // Isabel Komorebi

Date de parution: Mars 2020
Nombre de pages: 76
Edition: EBOOK

Résumé

Nous sommes le samedi 22 février. Il fait encore froid, l’hiver s’accroche au monde, repousse l’arrivée du printemps. Les parisiens en ont pourtant assez du givre qui s’étire, des bouts de nez gelés, des épaisses doudounes qu’il faut porter.

Il y a pourtant ici quelqu’un heureux de l’aube qui pointe. Au dernier étage d’un immeuble haussmannien, un jeune homme se jette hors de son lit. Il est réveillé depuis longtemps, est l’inverse d’une marmotte, trop actif, trop dynamique, trop d’envies pour la journée à venir.

Il pousse la musique à fond, se balance au son du rythme.
Douceur du matin. Beauté de la journée. Promesse de la vie.
Pour Morgan, aujourd’hui, tout devient possible

Mon avis

Je n’aime pas la romance. Enfin, je n’aime pas les gros pavés en romance. Les longues tirades, les drames, les clichés … 

Et bien cette autrice que j’ai découvert au travers de cette nouvelle gratuité redéfinie complètement la romance en la rendant poétique 

22 Fevrier. Une journée hivernale.

Morgan se lève d’un pied danseur prêt à aller rendre visite à sa grand-mère à la maison de retraite, Léonie compose des bouquets créatifs, Louis vient en récupérer un pour sa défunte femme … 

Léonie porte l’amour muet, Morgan l’amour joyeux et Louis l’amour éternel. 

De manière poétique, l’autrice nous invite à prendre part à cette magnifique balade. Au travers de 50 pages, elle illumine notre journée grâce à ses métaphores, sa prose et ses vers libres. Elle montre la transmission de l’amour au travers d’une fleur: il naît, il vieillit, se fripe et se fane, jusqu’à renaître au printemps suivant.

Elle nous raconte l’impossible définition de l’amour au travers de la transmission de pensée, du contact visuel. 

Rien ne sert d’écrire l’amour sur plusieurs pages, de le semer de drame, il suffit juste de le décrire le jour où il nous a frappé. Et pour Morgan et Léonie, c’était ce 22 Février. 

Chronique: NE NOUS QUITTONS PAS – Jacques Expert

Date de parution: 09.05.2018
Nombre de pages: 276
Edition: Le livre de poche

Résumé

Années 1960, dans une station balnéaire du Sud-Ouest de la France. Le père du petit Jacques, maître-nageur saisonnier, voit arriver sur la plage Jacques Brel et sa famille. Fasciné, il se sent investi d’une mission de protection envers le chanteur et aspire à établir un contact même illusoire avec ce dernier. 
Un récit d’inspiration autobiographique entre rêves et réalité.

Mon avis

Vous connaissez ces histoires qui ont été écrites juste pour nous faire passer un bon moment ? Et bien, aujourd’hui je vous propose de partager le beau souvenir d’un été à sur la plage et d’une magnifique rencontre que Jacques Expert a fait à ses 9 ans. Trois merveilleux jours passés en compagnie de son père et de la fabuleuse famille Brel. 

Jacques est « un enfant de divorcés » (comme moi haha) et chaque été, il passe 15 jours de vacances à Vieux-Boucau en compagnie de son père et de sa sœur. Son père, Jean, est décrit comme un homme volage et très fier. Et il voit débarquer un beau jour sur sa plage Jacques Brel et sa petite famille. Jacques se prend d’amitié avec Pierre et Sylvie (ou Sophie? J’ai vu plusieurs fois la confusion) et passent les 3 plus beaux jours de sa vie. 

C’est une très belle parenthèse, une histoire basique, de rencontre fortuite, une madeleine de Proust qui va faire resurgir les souvenirs d’enfants qui sommeillent en nous. 

A la fermeture de ce livre, j’ai compris pourquoi le maître du noir tenait cette réputation de grand auteur. Effectivement, il cultive le don de l’agacement et du retournement de situation depuis son plus jeune âge ! 😁 Ne nous en déplaise, bien évidemment !

Chronique: JE N’AI PAS TRAHI – Frédéric Couderc

Date de parution: 06.06.2019
Nombre de pages: 315
Edition: PKJ

Résumé

Les parents de Luna, 16 ans, viennent de se séparer. Emménageant avec sa mère à Ajaccio, la jeune fille vit difficilement cette séparation. Au lycée, elle a du mal à s’intégrer, elle se sent jugée, observée et pour éviter de se sentir trop seule, elle se plonge dans les études, surtout en histoire où elle prépare le Concours National de la Résistance. Elle s’intéresse en particulier à l’histoire de la seconde guerre mondiale en Corse, et découvre les exploits d’un jeune juif : Salomon. Heureusement, Luna sympathise avec Mattéo. Lorsque ce dernier est sauvé d’une agression par un vieil homme prénommé Salomon, Luna commence son enquête, se pourrait-il que ce soit le même homme ?

Mon avis

Aujourd’hui, je vous amène sur l’île de beauté au travers d’une balade historique. Effectivement, nous allons remonter le temps, afin de découvrir l’Histoire des Juifs de Corse durant la Seconde Guerre Mondiale sur deux temporalité: 2019 et 1943 au travers du regard de Luna, Mattéo et Salomon. Je signale également que c’est un Young Adult !

Pour la mise en abîme, Luna est assez isolée dans son lycée, jusqu’à ce que Mattéo se prenne d’amitié pour elle. Ils préparent également le Concours National de la Résistance et Luna décide de se pencher sur l’histoire de la Corse et surtout sur les exploits d’un Juif nommé Salomon. En parallèle Mattéo est un graffeur de rue anonyme, il se fait interpeler par un « gorille » et un vieil homme du nom de Salomon vient le secourir … Coïncidence ? Je ne pense pas. La Corse est petite, les familles se connaissent depuis des décennies et sont parfois étroitement liées …

J’ai aimé me plonger dans l’histoire méconnue de la Corse sous l’occupation. L’auteur a fait un travail de recherches époustouflant, on plonge à corps perdu dans le passé d’une île résistante, combattive et forte, comme on se l’imagine. 

Au travers de ce récit, on apprend que la Corse a vécu la Seconde Guerre Mondiale complètement à part: Aucun Juifs n’a été déportés, les maquis faisaient la chasse à l’invasion Italienne et le gouvernement Corse protégeait son peuple, car ses habitants sont Corses et avant d’être statué par une religion, se sont des êtres humains. Elle a même été libéré à partir de 1943.

Grâce à la double temporalité, un parallèle est réalisé entre l’antisémitisme des années 40 et le racisme à l’encontre des Arabes d’aujourd’hui. L’auteur dénonce l’Histoire encore trop encrée et les erreurs qui se répètent. 

J’ai adoré découvrir les secrets de cette île, de voir ces 3 destins reliés par des petits rien, pour former un tout qui deviendra indestructible. J’ai aimé me plonger dans l’histoire de Salomon, ses flashbacks expliquant son enfance/adolescence et surtout les liens avec le présent. 

Chronique: L’ENFANT QUI CRIAIT AU LOUP

Date de parution: 15.09.2016
Nombre de pages: 475
Edition: Folio

Résumé

Fut un temps où Varg Veum n’était pas détective privé. Fut un temps où il sévissait à la Protection de l’enfance, plein d’idéaux et de belles convictions. Varg se souvient de ses débuts et de ce môme arraché à une mère toxico, ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, sur fond de trafic d’alcool, et de meurtres déguisés en accident. Varg se souvient qu’on lui reprochait – déjà ! – d’en faire trop, de chercher à comprendre et de traquer les parents adoptifs comme s’ils étaient des suspects. D’ailleurs… Suivre une piste apportait son lot d’adrénaline, et une pointe de repartie bien sentie ! Varg Veum détective était né, exit la Protection de l’enfance. Mais voilà le type de passé qui peut vous revenir comme un boomerang en pleine face, lorsqu’un jeune gars accusé de double meurtre se réfugie au fond d’un fjord. Et que c’est vous qu’on appelle.

Mon avis

Première enquête du détective norvégien Varg Veum pour ma part ! Il faut savoir que c’est le 14ème tome de cette saga, mais que l’on peut le lire indépendamment des autres, ce n’est en aucun cas gênant ! Son auteur est né en 1947 et on sent bien la patte de l’homme qui a bien vécu.

Ici, on se trouve en compagnie de Varg Veum et d’un fantôme de son passé qui refait surface: Janegutt. Avant d’être un privé, il a travaillé pour la protection de l’enfance et avait du protéger Janegutt, six and et demi, d’un tissu familial jugé néfaste. Janegutt est à présent adulte et il est accusé de meurtre … Le passé le rattraperait-il lui aussi ? Un fond d’histoire mêlant trafic de drogues, contrebande d’alcools et destins liés récurrents dans la toile des années 70/80.

C’est un bon polar. J’ai eu du mal avec les noms et villes cités, car, ce sont des noms norvégiens et il faut être attentif à qui est qui, qui fait quoi, également au passé de chacun et vieilles enquêtes bâclées. On est sur 3 temporalité: l’enfance, l’adolescence (année 70) et l’âge adulte (année 80).

J’ai aimé comme c’était ficelé, c’est bien amené, parfois long, parfois répétitif … Mais la toile est si bien tissée, que j’ai réussi à découvrir une partie de la fin ! On s’attache à ces deux personnages et surtout, on ressent l’injustice profonde de la vie de Janegutt. Il a beau se défendre de n’avoir rien fait, tout l’accuse. Mais Varg garde espoir pendant près de 20 ans, non sans mal et nous assistons à une grande enquête ! 

L’impression que j’ai de Varg Veum, c’est qu’il a une destinée folle, remplie d’expériences … Il a bien roulé sa bosse.

Chronique: LES LOIS DU CIEL – Grégoire Courtois

Date de parution: 15.02.2018
Nombre de pages: 200
Edition: Folio

Résumé

C’est l’histoire d’un voyage scolaire dans la forêt. C’est une classe d’enfants entre six et sept ans qui s’y retrouvent seuls. C’est l’âge où l’on n’est pas certain que les monstres n’existent pas, où l’imagination transforme le grincement des arbres en rugissements de bêtes sauvages. C’est une histoire qui a été mille fois racontée, mais qui ne l’a jamais été vraiment, jamais jusqu’au bout. C’est ce qui se passe après la fin des contes, quand les enfants sont perdus et qu’il est admis qu’ils n’en réchapperont pas. Que se passe-t-il dans ces instants-là? Qu’advient-il quand les règles et les lois humaines sont oubliées ou pas encore apprises? Qui aidera son prochain? Qui réglera ses comptes? À quelle distance un enfant de six ans se tient-il de la barbarie? Dans les forêts du Morvan, il n’est aujourd’hui presque plus possible de se perdre, et pourtant des événements inconcevables se produisent chaque jour. C’est l’histoire d’un événement inconcevable. C’est l’histoire d’une excursion qui vire à l’atrocité, comme si tous gagnaient le même jour à une funeste loterie. Les bernaches nonnettes pondent leurs œufs sur des falaises abruptes. Quand ils naissent, les oisillons doivent se jeter dans le vide, avant même de savoir voler, afin de rejoindre leurs parents plusieurs dizaines de mètres plus bas. C’est la violence d’un rite initiatique naturel. Certains se fracassent mortellement contre les rochers, d’autres survivent. Tous apprennent, dans la douleur, les lois du ciel.

Mon avis

Je ne suis pas une adepte des romans noirs, je me suis plongée dans l’inconnu et je ressors de cette lecture remplie d’un sentiment de mal-être. On le sait que personne ne sortira vivant de cette forêt, c’est la fatalité qui s’abat dès les premières pages. Un auteur torturer et tortueux. 

Une classe de 12 élèves de CP part en forêt pour une nuit, accompagnée de leur instituteur Fred et deux mamans. L’une d’elle est malade, Nathalie et l’autre, Sandra, appelle son mari et la raccompagne jusqu’à la route jusqu’à ce que ce dernier arrive. Sandra essaye de retourner au camp, mais se perd dans la noirceur terrifiante. Dans le camp, Fred est seul au commande, s’inquiète de ne pas voir Sandra revenir … Et le drame se produit. Personne ne sortira vivant de là. 

Les lois du ciel, titre extrêmement bien choisi en rapport aux lois de la nature, de sa domination puissante, elle peut aussi bien être belle que cruelle. On s’enfonce dans le récit au travers de 5 parties, et on découvre la personnalité d’Enzo, 6 ans, futur tueur en série. Manipulateur, écorché par la vie, à 6 ans on peut déjà diagnostiqué la folie meurtrière qui l’anime. Une nature prédominante qui confère au cercle vicieux. C’est une course poursuite, des enfants de 6 ans, des dialogues qui s’entremêlent, leurs pensées de petits etres encore si innocents et incrédules,des amitiés solides, de la domination/soumission, l’ignorance de l’enfance et pourtant … Des personnalités toutes tracées. Une vraie cage d’horreur. 

Il y a tout un questionnement sur la nature de l’homme, la désillusion, si il faut forcément que le bien et le mal cohabite, si le mal surplombe le bien. 

Du noir plus que noir, j’en ressors qu’avec une expression: bienvenue dans la forêt du diable.